Le client A, un homme dans la quarantaine, présente une glycémie à jeun légèrement élevée (élévation du sucre dans le sang) ainsi qu’un début de stéatose hépatique (ou « foie gras » dans le langage courant). Il aimerait aussi perdre du poids, mais je lui explique les données probantes sur la question du poids corporel et nous convenons de mettre le focus sur ses conditions de santé plutôt que sur son poids. Équipé de mes conseils, le client A change graduellement ses habitudes alimentaires. Après un an de suivi, son foie et sa glycémie sont normaux. Avec le temps, les suivis avec moi s’espacent, car il a tous les outils nécessaires en main et son alimentation est suffisament flexible pour être soutenable dans le temps.

• À retenir -> Il existe une tonne de diètes populaires promettant des résultats miraculeux. La combinaison de simples conseils bien formulés et d’un soutien continu permet souvent des gains réels au niveau de la santé. Des changements graduels, étalés dans le temps et faits dans un esprit de choix et non de restriction, permettent l’intégration des nouvelles habitudes à long terme.

La cliente B présente différents symptômes diffus. Elle a quelques problèmes de digestion, des intolérances alimentaires, des rages de sucre et elle se sent toujours fatiguée. Comme elle a une requête médicale pour consulter en nutrition, je suis en mesure de lui prescrire des analyses de laboratoire appropriées. Celles-ci révèlent notamment une carence en fer, qu’elle pourra corriger avec des suppléments que je lui prescris. De nombreuses recommandations alimentaires lui sont aussi fournies. Dès la seconde rencontre, elle rapporte se sentir beaucoup mieux. 

• À retenir -> L’élargissement des activités autorisées des diététistes-nutritionnistes depuis quelques années (par ex. prescription d’analyses de laboratoire, de micronutriments, ajustement des antidiabétiques) nous permet d’exercer pleinement notre rôle et de déployer nos compétences au service de la santé de la population. Il est toutefois à noter qu’un médecin doit avoir émis une requête en nutrition pour que nous puissions exercer ces activités autorisées.

La cliente D, âgée de 30 ans, se présente dans mon bureau avec une problématique d’infertilité. Son médecin soupçonne un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et lui a expliqué qu’une légère perte de poids était susceptible de régulariser ses hormones et d’optimiser ses chances de grossesse. De mon côté, je lui expose plus en profondeur les données probantes sur la question du poids corporel. Je lui propose des stratégies alimentaires ciblées pour le SOPK. Au fil des suivis, la longueur de ses cycles menstruels se régularise tranquillement.

• À retenir : le désir de grossesse est un puissant incitatif au changement pour plusieurs femmes atteintes de SOPK. Le défi, à nouveau, est de maintenir les nouvelles habitudes une fois que le désir de maternité s’est réalisé. C’est un privilège pour moi d’accompagner les femmes dans cette démarche unique.

Le client E se présente à la clinique avec des troubles gastro-intestinaux incapacitants qui ne trouvent pas d’explication médicale. Crampes abdominales, diarrhées parfois impérieuses et reflux gastro-œsophagien font partie de son quotidien. Bien que très éduqué en nutrition, il ne réussit plus à faire de lien entre ce qu’il ingère et ses symptômes digestifs. Après l’avoir écouté et avoir analysé ses résultats d’examens médicaux, je lui suggère dès la première rencontre des stratégies directement en lien avec son alimentation actuelle. Il me revient quelques semaines plus tard absolument ravi : tout est résolu, les symptômes sont disparus! Quelques mois plus tard, il revient en clinique pour me dire que son confort digestif s’est maintenu.

• À retenir -> Je tenais à évoquer une telle histoire pour témoigner des rémissions rapides et spectaculaires que je vois parfois en clinique. En toute honnêteté, je dois toutefois mentionner que la majorité des cas ne se règlent pas aussi facilement. Quand la sphère gastro-intestinale est touchée, quelques rencontres sont souvent nécessaires pour mettre le doigt sur la ou les stratégie(s) gagnantes, selon le profil unique de chacun. Toutefois, la situation s’améliore typiquement d’une fois à l’autre et je suis toujours ravie de constater l’amélioration de la qualité de vie qui en résulte pour les clients. Les « urgences » qui font redouter les sorties et les douleurs constantes deviennent choses du passé; les gens peuvent revivre pleinement, et c’est tant mieux!